Hématomes

Certaines traditions remontent à la nuit des temps, d’autres sont de création récente, mais toutes n’en ont pas moins un impact profond sur l’espace urbain qui les accueille et les nourrit. Récentes ou traditionnelles, les fêtes de rue empruntent les unes aux autres. Les carnavals nés depuis peu, comme le Carnaval Sauvage des Marolles, reprennent des symboles païens tel le grand feu, pour créer un moment d’expression artistique et politique résolument contemporain. Derrière la fête elle-même, il y a « autre chose ». Elle génère une culture, une identité. Nantis ou pauvres, tous investissent leurs propres deniers comme dans le cas des marcheurs de l’Entre-Sambre-et-Meuse, qui financent chacun avec fierté « leur » carnaval. Il n’est pas rare que les organisateurs de fêtes veillent à conserver farouchement leur indépendance et évitent tout subside mais aussi toute interférence de sponsors privés. À l’heure où la culture devient une industrie globale, destinée à remplir de « contenu » aseptisé des réseaux mondialisés, les fêtes de rue permettent d’exprimer des cultures locales vivantes qui appartiennent au domaine public donc à tous. Un dossier coordonné par Laurence Vandewalle. Avec les contributions de Caroline Lamarche, Marie-Noëlle Tenaerts, Erwin Dejasse, Antoine Faja, Mimo Basmadjian, Jean-Michel Leclercq, Ludovic Demarche, Christiane Dethier, Laurence Vandewalle, Cassandra Delhalle, Bruno Frère, Luca Piddiu, Elisabeth Dumont, Gil Lenders, Martin Elsen, Alain Leens, Joel Napolilo, Emilie Thomas, Thomas Bolmain, Thomas Freteur, Fabien Denoël, Antoine Michel, Gérard Michel, Magnus Vind, Eric Dederen, Julie , Alain Leens, Pierre Geurts, Eric Lammers, Nadine Janssens, Christophe Gilot, Céline Delforge, Vincent Doumayrou, Harald Franssen, David Widart, Jean-Pierre Collignon, Jean-Michel Lafleur, Grégor Stangherlin, Alessi Dell’umbria, Géraldine Brausch, Marie Meurice, Philippe Marczewski, Benjamin Monti et Aurélie William Levaux.