Monolithe

Laurent Henrion

Hématomes Éditions

35,00

Première publication d’envergure pour ce jeune photographe, pour qui Hématomes Éditions ambitionne un ouvrage généreux sous forme d’un long paysage sensible à travers le temps et l’intime. L’ouvrage est dense, immersif, comme une exploration tous azimuts du rapport au désir, souhaitant « offrir au spectateur une expérience sensorielle laissant place à l’imagination et à la rêverie. »


[… ]L’influence de l’estampe japonaise et de la peinture romantique, références curieuses mais vivifiantes pour un photographe, se marquent à travers la pose des corps et des visages, les assemblages de plans et les nuances, subtiles et nombreuses, que l’on aperçoit au bout d’une exploration plus détaillée. Cette évanescence, cette sensibilité et l’attention portée aux teintes et au cadrage, donnent aux photos de Laurent Henrion un statut étrange, entre éternité et instant, entre tableau et snapshot […]

Anne-Françoise Lesuisse


Description technique: 196 pages en quadrichromie sur papier d’édition bouffant 120 grammes, reliure cartonnée cousue, format 16 x 24 cm

A propos de l’artiste

Se décrivant comme “un écorché vif, un hypersensible”, l’artiste nous transmet à travers ses images ses doutes, ses peurs et ses rêves. Son œuvre est notamment axée sur la confrontation
entre Éros, l’amour sous toutes ses formes, et Thanatos, l’incarnation de la mort. Tantôt sombre et inquiétant, tantôt naïf et onirique, son univers s’inspire tant de la photographie de mode que de la
peinture romantique, de l’art abstrait, de la sculpture ou encore de l’estampe japonaise. Il expose ses oeuvres en France et en Belgique, notamment aux côtés de Jean Janssis en 2016, et remporte cette même année le Prix Picto de la jeune photographie de mode. Tout dernièrement il expose en Chine dans l’exposition collective et itinérante Sight of Wind.

ISBN: 9782960255881

Description

Monolithe, perle baroque du désir, par Laurent Henrion, photographe

Monolithe, de Laurent Henrion, est un livre dense aux images souples et légères. Poids de la couverture cartonnée très épaisse, noir de goudron, déferlement de formes sur la page.

Cet ouvrage d’essence baroque explore les perles irrégulières du désir. Il y a des ténèbres et de troubles lumières, des bulles de savon et des grillages contre lesquels se heurtent les chairs.

Constellations, le dedans est le dehors, le dehors est le dedans, on ne désire pas seul.e mais avec l’univers, les routes torves, le cube de mystère où repose notre âme. Monolithe plie et déplie,  regarde des lignes géométriques transcendantes, des murs de soutènement, des contreforts. C’est la chorégraphie de personnages en quête d’auteur – d’amour ? -, bascule de la tête, cou tendu, liquides baptismaux coulant sur les visages. Laurent Henrion ne dissocie pas le petit point de brillance de la sensation du cosmos, inventant son ouvrage dans la mise en relation des énergies masculine et féminine.

Joie des polarités, solitude, immensité, fleurs ouvertes au parfum de luxure. Impression de corps sculpturaux entrant en mutabilité, en métamorphose, en réinvention de soi.

Marées, cascades, chutes, tombées, tourbillons, naissances.

Appel de la peau, rotondité des fesses, introspection.

Le désir est aveugle, mais Monolithe voit, organise, assemble, trouve des cohérences, des récurrences, des points de dérivation.

Tout est silencieux, mais tout parle.

Des lignes comme des déchirures. Des éclats sur un miroir. Des étreintes spectrales. L’œuvre de Laurent Henrion ne peut s’aborder qu’en poésie, car elle est brume et clartés enténébrées, colonnes corinthiennes et nage erratique dans le flux du temps.

Barbelés des végétaux, douceur des épidermes, gestes apotropaïques lancés dans l’espace. Chaque photographie est un tableau étrange et fascinant, halos de lumière en envol, amniotique de la nuit, étincelles de l’attirance sexuelle.

Dans le royaume de Laurent Henrion, il y a des demeures abandonnées dans des bois, des cabanes devenant des temples, un pari sur la grâce pour traverser l’époque et ses maléfices.

Ça sent la fécondité, l’air est une parturiente nous accouchant sans cesse dans un souffle épuisé, il pleut des ovules comme des gouttes de rosée. L’enfant viendra comme un grain de grenaille. D’abord très sombre, Monolithe s’est ouvert à la couleur, demain est déjà un bel aujourd’hui.

Il faut parfois un livre pour parvenir à s’aimer. Rôde encore le diable, mais il est de comédie, piment rouge planté dans l’anus, le voilà qui rit.

On ne quitte pas Monolithe, on lui appartient.

L’intervalle — Le blog de Fabien Ribery

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